18 mai 2013

Le Tandem fait le Paris-Dakar

Architecture Paris panneau
Architecture 2000-2012, Paris                                         NathyK ©

Culture, numérique, réunions pensantes… Dakar est bien le centre intellectuel attitré de l’Ouest africain depuis plusieurs années. Rien d’étonnant que le tandem parisien accélère sa course au cœur de la capitale de la Téranga, que le secteur des Nouvelles Techniques de l’Information et de la Communication (NTIC) gagne des adeptes et que des grands penseurs africains se retrouvent autour d’un coin de feu pour discuter d’une Afrique meilleure.

Par manque de temps, je n’ai pu prendre part qu’à deux activités supplémentaires depuis lors.

Premièrement, il y a eu le film Aujourd’hui, un drame franco-sénégalais de 88 minutes, sorti en 2011, mettant en scène Saul Williams et Aïssa Maïga. Cet Étalon d’or du Yennenga Fespaco 2013 ne m’a pas du tout emporté. Et dire que le résumé me laissait rêveuse avec son effet suspens garanti :

« Dakar, la ville familière, grouillante, colorée… La famille, les amis, son premier amour, les manifestations, ses aspirations… Aujourd’hui Satché doit mourir. Il a été choisi. Aujourd’hui Satché vit comme il n’a jamais vécu. »

Faute aux taxis « très compétents » de Dakar, nous avons raté ce qui semblait être la solution de l’énigme : le début. Tout ce que j’ai trouvé d’accrocheur sur ce film, c’est la scène de séduction un peu sado-maso avec cette femme toute puissante, consciente de sa splendeur, qui demandait à l’acteur principal – un homme essoufflé comme si le diable lui avait pris tout ce qu’il avait de précieux – comment se porte sa femme. La féline était tellement provocante et malicieuse que j’ai cru que l’on aurait une histoire là-dessus, mais que d’illusions !

La mine effarée ou plutôt désespérée de ce type m’a laissée pantoise tout le long de la projection et après quelques sacrées minutes d’assoupissement, je me suis levée en pleine forme devant un écran tout noir. Je regrettais déjà mon argent de takesh*. Le comble est que, mes amis sur lesquels je comptais pour éclairer ma lanterne étaient encore plus perplexes que moi.

J’eus plus de chance avec l’exposition 100% Paris, architecture-urbanisme 2000-2012. C’est en allant prendre un Ndiaga Ndiaye à la sortie des cours de Neuro-physiologie que je suis tombée sur les panneaux d’expo, dressés autour du parc du campus de l’Université Cheikh Anta Diop. Wow, pour une fois que le Tandem venait à moi sans efforts !

Malgré le crépuscule qui se pointait déjà, je pus lire que Paris est classée première ville-campus du monde devant les grandes cités universitaires que sont Londres et Boston ; qu’il y a eu d’énormes investissements dans les logements sociaux depuis les années 2000 et que l’accent est désormais mis sur la préservation de l’écosystème notamment avec les jardins sur les toits d’immeuble, entre deux bâtiments ou encore à l’intérieur de cet hôpital dont j’ai oublié le nom.

Vous excuserez ma fatigue une fois de plus. Néanmoins, je vous retransmets l’essentiel de ma visite en images (cliquez dessus pour les agrandir) :

Au moment où les conférences et ateliers organisés par la Cantine et Jokkolabs s’achèvent (11 au 18 mai), on retient de ces espaces d’émergence et de créativité, des nouveaux concepts que sont le coworking et l’Open Source.

En effet, la Cantine et Jokkolabs sont des incubateurs ou des « catalyseurs d’écosystème d’innovation numérique et d’entrepreneuriat » de leur territoire respectif (la France et le Sénégal). Et pour avoir visité les locaux de l’incubateur sénégalais en mi-avril, je peux dire que j’ai été très impressionnée par cette nouvelle façon de travailler.

Être incubé, c’est être son propre chef et être accompagné en même temps dans les étapes cruciales du développement de son entreprise. Pour des explications exhaustives, je vous invite à visiter le site de Jokkolabs et pourquoi pas à prendre part aux futurs évènements numériques et entrepreneuriaux.

Les programmes du Tandem à venir et à ne rater sous aucun prétexte, sont :

  • en entrée libre, au théâtre de verdure de l’Institut Français de Dakar Quand j’étais blanche de Fatima Ndoye, le 30 mai à 21 h. C’est un « solo chorographique sur le thème du métissage qui retrace le parcours d’une femme à la rencontre de ses racines ».
  • en entrée libre, au théâtre de verdure de l’Institut Français de Dakar, un dialogue de titans entre l’historien camerounais Achille Mbembe et son homologue sénégalais Ibrahima Thioub, le 31 mai à 19 h. Le thème choisi est : « les études postcoloniales et la longue durée de l’histoire africaine ».
  • en entrée libre, à la biscuiterie de Médina, la scène slam et hip-hop avec pour la première fois à Dakar le célèbre slameur français Grand Corps Malade, le 14 juin de 21 h à 2 h.
  • en entrée libre, à l’Institut Français de Dakar, la clôture de la Dakar Fashion Week, le 23 juin de 11 h à 20 h. Une contributrice de marque de cet événement mode est la talentueuse créatrice d’origine camerounaise Virginie Ayissi.

Voilà ! Du cinéma au numérique, le Tandem Dakar-Paris est un bouquet d’activités instructives et accessibles. Venez-y faire un tour et vous rentrerez chez vous enrichis.

NB : si vous ne savez toujours pas comment faire pour vous déplacer à Dakar, téléchargez l’application Ndakaaru, disponible sur Android et bientôt sur IOS.

* : taxi en camerounisme.

~°~

NathyK

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