17 octobre 2014

Méditation et régénération

Lotus Temple
Le Temple du Lotus à New-Delhi, Inde. Maison d’Adoration Baha’ie, ouverte aux adeptes de toutes les religions, pour la prière, la méditation et l’adoration de Dieu. Crédit Photo : Jeremy Vandel

Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras. -Josué 1:8, Bible Louis Segond

Le mois dernier, j’ai eu la joie d’assister à Gaborone, au Botswana, à une réunion dévotionnelle interreligieuse ; une sorte de cercle de prière et d’étude où chaque participant réfléchit, médite et exprime son entendement sur un thème présélectionné. Au cours de cette rencontre avec individus issus de divers backgrounds racial, linguistique et religieux – iranien, motswana, chinois, américain, camerounais, francophone, anglophone, arabophone… – nous avons récité à tour de rôle des prières, puis s’est ensuivi une étude au sujet même de la « méditation » !

L’évènement était si profond que j’ai consigné ce compte-rendu, qui est un partage des différentes idées émises par les participants à la lumière des écrits sacrés étudiés ; écrits chrétiens, musulmans, bouddhiques, hindouistes, bahá’is.

Ma tante Malaknaz (l’une de mes multiples mamans d’un autre continent), notre hôte, a fait montre d’une générosité et d’une hospitalité irréprochables. J’ai rarement rencontré quelqu’un qui véhicule autant de bonté et d’amour pour le prochain au point de s’oublier soi-même.

Réfléchis profondément afin que le secret des choses invisibles te soit révélé, que tu puisses respirer les douceurs d’un impérissable parfum spirituel et affirmer cette vérité que le Tout-Puissant, depuis les temps immémoriaux et pour l’éternité, a toujours voulu et voudra toujours éprouver ses serviteurs, afin de distinguer la lumière de l’obscurité, le vrai du faux, le bien du mal, le bon conseil du mauvais, le bonheur de la misère, la rose des épines. – Bahá’u’lláh, Le Livre de la Certitude

Méditer sur le mot « méditation » :

Nous avons fait usage de paires d’allégories et d’analogies pour clarifier la compréhension de ce concept assez compact, mystique et volontiers mystifié par les profanes. C’était beaucoup plus simple pour nous. Il ne s’agissait pas ici d’ouvrir nos chakras mais de mieux saisir la Parole créatrice, bien que le but recherché soit l’éveil spirituel et une meilleure application des principes de vie.

Tout d’abord, nous avons dit que méditer allait au-delà de lire ou de prononcer des prières – la prière qui consiste déjà en une conversation avec Dieu. L’activité méditative nécessitait d’apprendre, de comprendre, d’appliquer, et de saisir les implications de la Parole divine sur la vie.

Méditer équivaudrait à réfléchir sur la vraie signification des mots, « s’immerger dans un océan de paroles pour saisir les perles de sagesse que recèlent ses profondeurs » ou encore découvrir le « secret des choses invisibles » comme le souligne Bahá’u’lláh.

Se couper du monde extérieur pour concentrer son esprit uniquement sur la Source divine. Se détacher de tout y compris de soi-même, fermer l’œil matériel et ouvrir l’œil spirituel pour saisir avec discernement et certitude la quintessence des vérités spirituelles.

Un ami a partagé l’image suivante : en fonction de la profondeur et de l’intensité, prier serait conduire une voiture à la vitesse 1, méditer serait de passer à la vitesse 2 et agir positivement égalerait la vitesse 3. Ce dernier serait en fait le résultat de toute méditation bien menée.

La prière d’après Abdu’l-Baha doit être un état d’esprit à maintenir tout le long de la journée : une attitude de prière. Mais ça ne signifie pas que l’on ne fait que s’asseoir et prier littéralement. Ça rejoint plutôt le terme de « mindfulness » – se traduisant en français par le mot « attention » – la capacité d’être dans le temps présent, évoqué par Gautama Buddha (l’Éveillé).

La méditation apporte la sagesse ; l’absence de méditation laisse dans l’ignorance. Sachez bien ce qui vous permet de progresser et ce qui vous retient en arrière, et choisissez le chemin qui vous mène vers la sagesse. Pas une seule chose ne doit être faite dans un état d’endormissement. Vous ne devez pas vous mouvoir comme des somnambules, vous devez vous mouvoir avez une conscience vive.   – Bouddhisme

Pour moi, je le vis lorsque je pose des actes positifs, éclairés, conscients et que je ressens de la joie, un sens d’accomplissement. Ces actes dans leur forme ont plus de précisions, de beauté, et me font dépenser le moins de temps possible parce que je suis à une concentration maximale. L’énergie négative flottante entretenue par des pensées impures et distractives de regret, de remords (passé), ou d’inquiétude (futur) est retenue par un filtre et n’a pas l’occasion de m’affecter ou de déterminer mes actes. En gros, je l’utilise aussi comme thérapie cognitive pour lutter contre le stress causé par les aléas de la vie. Un bénéfice de plus pour ma santé mentale.

Répéter continuellement les paroles sacrées tout au long de la journée si bien que lorsqu’on est face aux challenges qui requièrent l’utilisation des leçons apprises, on les applique en toute confiance, c’est aussi ça « rester alerte ».

Sans oublier que ce qui émane de nous et qui nous identifie n’est que le résultat de ce que nous avons ingéré et intégré. Si l’on nourrit constamment notre esprit par la positivité, on ne peut que refléter une attitude positive.

Et finalement, la plus belle image de la matinée :

Une dame après avoir lu que Dieu est un raffineur d’argent n’avait aucune idée de ce que cela pouvait signifier. Alors, elle décida d’aller voir un forgeron et lui demanda : « Comment raffine-t-on de l’argent ? » Ce dernier l’invita à assister au procédé. D’abord, il alluma un grand feu et il attendit que le feu soit très chaud pour y introduire le morceau de métal brut qu’il continua de maintenir à l’aide d’un bâton.

Elle lui posa la première question : « Pourquoi fixez-vous sans cesse le morceau de métal ? »
Il lui répondit : « Parce que si je détache mon regard ne serait-ce qu’un instant de ce métal, le feu pourrait devenir si chaud que l’argent lui-même en sortirait brûlé. »
Puis, elle poursuivit avec la deuxième question : « Comment saurez-vous que ce morceau argent est raffiné bien à point ? »
Il lui dit : « Lorsque je verrais mon image s’y refléter parfaitement. »

Morale : les tests et les épreuves (comme le feu) sont faits de sorte qu’ils purifient le miroir de nos cœurs (métal) afin que s’y reflètent parfaitement les attributs et qualités du soleil divin. Sachant que Dieu ne nous soumet jamais à des épreuves qui sont au-dessus de nos capacités.

Méditer, c’est se ressourcer, assimiler les vérités, refléter au quotidien les qualités qui nous permettent de surmonter l’adversité et d’avancer dans notre cheminement spirituel et finalement ressentir de la joie comme cette fine fleur qui s’épanouit au soleil du printemps après le temps froid et triste de l’hiver.

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NathyK

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