SENEGAL, Terre de la Téranga #1

Article : SENEGAL, Terre de la Téranga #1
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12 janvier 2013

SENEGAL, Terre de la Téranga #1

Tour de Dakar : Attachez vos ceintures et c’est parti !

Parc Hann Mariste
Parc zoologique et botanique de Hann Mariste, vue du lac.                                     NathyK ©

1. L’hospitalité

Tu sais que tu es à Dakar quand même un inconnu t’invite à partager son plat de riz ! En effet, dans la culture sénégalaise, c’est inconcevable de croquer dans son bout de pain sans le proposer à celui qui l’entoure, quelque soit la taille de son quignon.

Je me suis plusieurs fois vue « obligée » de goûter à la première gorgée de thé d’un(e) ami(e) malgré le fait que je n’avais pas envie de consommer du thé à cette heure-là. Je ne compte pas le nombre de patients qui m’ont invités à prendre leur repas de midi avec eux. J’ai toujours du trouver des excuses bancales pour ne pas les rejoindre. Professionnalisme oblige.

Les sénégalais mènent une vie communautaire dans le sens où ça contraste avec l’individualisme européen. Rares sont les maisons habitées uniquement par le père, la mère et les enfants. Il y aura forcement un cousin, un oncle, une sœur, une grand-mère, un neveu ou même plusieurs amis de passage ou y vivant en permanence. Il y a toujours une place pour un autre à tout moment. Moi, en tant qu’étrangère, j’ai trouvé une communauté attachée à sa culture certes mais très ouverte aux autres.

En somme, venez et revenez sans crier garde, vous serez accueilli à bras ouverts. C’est ça l’esprit de la Téranga !

2. La courtoisie

Les sénégalais sont courtois. C’est le moins qu’on puisse dire, surtout venant de la bouche d’une camerounaise. Comme on dit au Cameroun : notre cas est laid ! (comprenez que bon nombre de camerounais ont un sang qui monte rapidement en ébullition et ils ne manquent pas de qualificatifs pour insulter copieusement autrui même quand ils ont tort).

Combien de fois ne m’a-t-on pas invité à m’asseoir dans le bus ? Vous voyez, ici l’intérieur des bus ressemble à ceux des métros. Il y a peu de places assises et la majorité de gens sont agglutinés dans l’espace autour. Autrement dit, nous y sommes comme dans des boites de sardines. Mais c’est au milieu de cette marée humaine angoissante que tu sens une main qui te tapote et un homme se lève et te cède sa place pour rien. Je wanda xxl (j’hallucine) ! Sans prendre ! Je dis merci comme si Dieu avait répondu à mes prières.

Je ne parle même pas alors des femmes enceintes, des personnes à mobilité réduite, ni des personnes âgées. Même si le bus est bondé à n’en plus finir, ils sont surs qu’ils passeront le trajet confortablement assis.

Autre fait marquant : lorsque l’intention de traverser la route me vient, c’est l’automobiliste qui s’arrête avant ma hauteur et m’encourage de sa main à passer devant lui alors que j’ai maintes fois failli finir écrasée sous les roues des taxis de Yaoundé lorsque je dandinais gaillardement sur le passage clouté !

3. Le coût élevé de la vie

Sans vous mentir, Dakar est l’une des villes les plus chères d’Afrique avec des loyers à 250 000 francs cfa le mois pour une maison de 3 chambres soit 380 euros. Et dire que souvent, c’est le locataire qui doit installer les compteurs d’eau et d’électricité en son nom, faire des réparations, en plus de payer la caution : c’est franchement ruinant !

Je fus une adepte de fruits et de légumes en tout genre, je me suis résignée. Quand une orange coute 300 francs cfa, une seule banane est à 150 francs et que je dois débourser 1000 francs cfa pour 3 doigts de plantains, j’ai deux choix : soit c’est moi qui mourra de malnutrition, soit c’est mon portefeuille qui va maigrir ! On dirait qu’il n’y a que les oignons et le riz qui sont abordables dans ce pays.

En fait, l’explication à laquelle j’ai eu droit est celle-ci : nous vivons sous un climat sahélien pas très favorable aux cultures. C’est pourquoi beaucoup de denrées sont importées et de ce fait chères (même les bananes viennent pour la plupart de la Côte d’Ivoire). Mais ce que j’ai trouvé hallucinant, c’est le fait qu’un vendeur préfère vendre sa marchandise à un prix élevé au risque de laisser pourrir une bonne quantité. Allez négocier un kilo de plantains toutes noircies à 800 francs cfa, vous avez peu de chance de faire plier le vendeur !

Malgré le coût de la vie, l’aventure à Dakar se poursuit dans la sérénité. On y est bien accueilli, c’est déjà ça 🙂

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NathyK

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